J’ai l’intime conviction que ce qui aide les personnes que j'accompagne à se construire ou se reconstruire, c’est l’intensité et la sincérité de mon intérêt pour leur être, leur chemin, et l'ensemble des liens entre les deux.

Je connais le cadre et les règles de mon métier, j’en sais les techniques et comment les mettre en œuvre. Mais c’est avant tout dans ce lien vivant, dans la façon dont il s’ajuste et s’humanise en rapport avec la réalité, que se manifestent les ressources de guérison.

Je connais et sers vos objectifs, ils constituent la boussole du contrat moral que je passe avec vous. Je la consulte régulièrement et respecte ce qu’elle m’indique, mais ce qui me plaît vraiment, c’est d’explorer à vos côtés l’être que vous êtes et le chemin qui est le vôtre.

La vie d’un être humain est pour moi comme un tableau de maître, dont j’ai envie de connaître chaque nuance, chaque perspective, chaque jeu de lumière, chaque mouvement propre à ce qui s'est fixé sur la toile. Je suis ouvert, éveillé et sensible. Je suis assidu à connaître et reconnaître la personne que vous êtes. De cet intérêt et cet engagement naissent des schémas nouveaux, porteurs de changements favorables.

Contexte général

Il ne s’agit pas ici de critiquer les disciplines les plus connues, mais de rendre visible une voie différente. L’euthyologie n’est ni une substitution ni une imitation : c’est une posture d’accompagnement singulière, née de parcours croisés, d’expériences de terrain, et d’une exigence éthique profondément humaniste. Sur un plan épistémologique, cette approche est fondée par les grandes philosophies humanistes et notamment l’existentialisme, les sciences cognitives et les spiritualités non religieuses.

Psychiatrie, psychologie clinique, psychanalyse, coaching : ces approches ont chacune leur légitimité, leur histoire, et leurs apports spécifiques. L’euthyologie ne s’y oppose en aucun cas, elle explore autre chose : une relation fondée sur la parité humaine, la co-construction de sens, et l’engagement existentiel dans un lien vivant.

Approches classiques : balises fondamentales

🔹 La psychiatrie
La psychiatrie est une discipline médicale. Elle traite la souffrance psychique comme une pathologie, souvent à l’aide de diagnostics, de traitements médicamenteux, et de dispositifs de soins. Elle a toute sa place dans la prise en charge des troubles mentaux, en particulier dans leurs formes sévères ou chroniques.

L’euthyologie ne se positionne pas sur ce registre, car elle n’a ni visée médicale, ni ambition de normalisation clinique.

🔹 La psychologie clinique
La psychologie clinique cherche à comprendre, évaluer et atténuer les troubles psychiques. Elle s’appuie sur des tests, des modèles théoriques, et une méthodologie scientifique. Elle est très précieuse pour objectiver certains processus mentaux et accompagner des personnes en détresse.

L’euthyologie, de son côté, ne vise pas à évaluer ou classer, mais à accompagner l’expérience vécue, dans un dialogue de sens plutôt qu’un diagnostic de structure.

🔹 La psychanalyse
La psychanalyse propose une plongée dans les profondeurs de l’inconscient, par le biais du langage, du transfert et de la libre association. Elle apporte des éclairages précieux sur la répétition, le désir, la structure.

L’euthyologie, n’interprète pas à la place, mais marche aux côtés. Elle n’érige pas le silence comme méthode, mais cultive un dialogue vivant, où chaque parole cherche non pas à être décryptée, mais reconnue dans sa portée existentielle.

🔹 Le coaching
Le coaching se concentre sur l’atteinte d’objectifs définis, souvent dans une perspective professionnelle ou de performance. Il s’ancre dans l’action, la stratégie et la mise en mouvement.

L’euthyologie peut croiser certaines méthodes du coaching (questionnement, reformulation, clarification), mais elle s’en distingue radicalement par son absence de finalité prescriptive. Elle n’oriente pas vers la réussite, mais vers l’authenticité du chemin.

Ce qui fait la spécificité de l’euthyologie

• La personne, et non la pathologie, est au centre. L’euthyologie ne classe pas, ne normalise pas, ne répare pas : elle accueille, elle marche avec, elle rend possible une élaboration vivante du sens.
• La relation est fondée sur la parité humaine. Pas de savoir surplombant, pas de rôle hiérarchisé. Le praticien et la personne accompagnée construisent ensemble un cadre, un langage, un chemin.
• Le lien est vivant, souple et incarné. Il s’ajuste en permanence à la réalité de la personne, dans le respect de ses rythmes, de ses résistances, et de ses ressources.
• Le praticien est un co-créateur d’expérience. Il ne se contente pas d’appliquer un protocole ou une grille de lecture : il s’implique, avec lucidité, dans ce qui émerge ici et maintenant.
• Le sens est co-construit. Il ne s’agit ni de guider, ni d’interpréter, mais d’éclairer ensemble ce qui se vit, ce qui fait mal, ce qui cherche un passage.
• L’ancrage est existentiel et non symptomatique. L’euthyologie ne cherche pas à faire disparaître un trouble, mais à accompagner la personne dans sa traversée, avec l’horizon de la conscience, du lien et de la résilience.

Un cadre à part entière, légitime et rigoureux

L’euthyologie ne vient pas se substituer aux approches existantes, mais offrir un autre cadre : enraciné, rigoureux, cohérent. Ce cadre est consultable sous la forme d'une charte déontologique déposée par des moyens légaux selon la norme NF Z42-013. L'euthyologie assume de ne pas appartenir aux catégories médicales ou techniciennes de la relation d’aide. Elle se tient dans un entre-deux fécond : entre le soin et le sens, entre l’écoute et la présence, entre la rigueur de l’engagement et la chaleur du lien.